La place Jean-Jaurès c’est le cœur du quartier de la Plaine. J’arrive sur mon vélo en fin d’après-midi, le soleil est bas. Je me poste face aux skateurs qui me jettent un œil quand je sors mon appareil photo. Ils s’élancent, glissent, bondissent au milieu des enfants, des vélos, des trottinettes et des piétons. Tout ça, dans une ambiance détendue et souriante. Il n’y a pas que des règlements de compte à Marseille.
Petit tour dans le Var : pause sur la célèbre plage de Pampelonne, près de Saint-Tropez dans une cahute sur le sable. J’en profite pour confirmer l’absence de toute célébrité (on est en avril !), signaler le jus de fruit à 8€ mais il est bio et certifier qu’un ballon suffit à se faire plaisir.
Ces deux gamins jouent au ballon dans les grandes coursives de la Friche. Ils vont et viennent, disparaissent en riant. Je m’éloigne pour intégrer l’inscription sur le mur en espérant qu’il repassent. J’attends. Je les entends rire au loin. Ils finissent par arriver en courant derrière le ballon qui est trop loin devant eux pour que je puisse l’intégrer dans l’image. Dommage.
« Dans un espace étrange qui pourrait être un songe, une zone de transit, un salon cosmopolite ou un plateau de cinéma, semble convoquée une assemblée d’êtres en errance, apparaissant à l’appel d’un roi frappé d’amnésie, père déchu d’une lignée saisie par le doute d’exister, fol époux au cœur d’une famille mal recomposée. Les Mariés de l’Apocalypse révèle la souillure d’une génération incestueuse », écrit Marion Coutris, l’auteur des textes de cet opéra théâtre, dans le fascicule de présentation. Peu après m’être installé sur mon siège, j’ai entendu un homme(*) juste derrière moi conseiller ses voisins : » Restez détendu, ne cherchez pas à comprendre, laissez-vous aller, vous verrez. » Et le noir s’est fait. C’est un excellent conseil, j’ai passé une très bonne soirée. (*) Un percussionniste, membre de la troupe théâtrale, qui joue en alternance un soir sur deux !
Théâtre des calanques.
Opéra théâtre Les mariés de l’Apocalypse de Marion Coutris
Un samedi midi d’octobre, je patiente aux abords de la plage. Je tue le temps en observant deux gamins qui se poursuivent dans l’eau en riant aux éclats. Je me dis, entendant les impacts des tongs, que d’un moment à l’autre le jeu va dégénérer en bagarre véritable. J’ai tort. Ils sortent de l’eau tranquillement au bout d’un moment. Comme quoi…